Cap-Haïtien, 23 mars 2012.
LANCEMENT DU PLAN DE REDUCTION DES RISQUES SISMIQUES DANS LE NORD.
Renforcer la résilience et réduire la vulnérabilité de la population face aux futurs séismes.
Le Plan de réduction des risques sismiques dans le Grand Nord, financé par le FRH à hauteur d’US $ 10 millions, a été officiellement lancé lors d’une cérémonie formelle à l'hostellerie Roi de Cap-Haïtien. Le Ministre de l’Intérieur, des collectivités territoriales et de la défense nationale, M. Thierry Mayard-Paul ainsi que l’Administratrice du PNUD, Mme Helen Clarck ont été les principaux orateurs. Devant des délégations du Nord, des représentants du gouvernement, de la société civile et d’organisations internationales, ils ont rappelé l’objectif du projet qui est de «renforcer la résilience afin de réduire la vulnérabilité de la population et de l’économie face aux futurs séismes».
Le plan vise directement les populations et les infrastructures des trois départements du Nord d'Haïti, Nord, Nord-Est et Nord-Ouest. «Il s’agit d’un projet commun entre le PNUD et le Système national pour la réduction des risques et catastrophes, sous la direction du Ministère de l’Intérieur, financé par le Fonds de Reconstruction d'Haïti,» a souligné Mme Clark.
M. Thierry Mayard-Paul a, quant à lui, insisté sur l’importance de ce projet dans le cadre du programme du gouvernement pour réduire les risques surtout après le séisme du 12 janvier 2010. «C’est un plan qui sera complété par d’autres programmes de réduction de risques et d’inondation.» Le Ministre a souhaité que l’exécution de ce plan devienne un modèle de réduction sismique pour les autres départements du pays.
Les villes côtières du nord du pays font face à un risque sismique élevé car elles sont situées le long de la faille active dite «Septentrionale» responsable du séisme de magnitude 8 de 1842. Ce séisme accompagné d’un tsunami, est estimé avoir causé la mort de 50% de la population de Cap-Haïtien de l’époque et a dévasté les villes de Port-de-Paix et Fort Liberté. Hors le développement urbain de ces villes s’est réalisé sans considération pour la menace sismique: aucun plan de contingence n’existe pour les séismes et la formation des personnels des comités communaux et départementaux d’intervention n’inclut pas la composante sismique.
Le projet s’attachera donc à atteindre quatre objectifs spécifiques : évaluation des risques et vulnérabilité ; la planification pour le renforcement structural des infrastructures prioritaires à fort enjeu comme les hôpitaux et les écoles ;la formation et la sensibilisation, y compris des écoliers et des professionnels de la construction; et les politiques publiques.
Il est d’autant plus important de réduire les vulnérabilités que le Cap-Haïtien a été défini par le Plan d’Action et de Relèvement et de Développement pour Haïti comme hôte de pôle infra-étatiques de développement et, avec Fort-Liberté a été retenu pour son potentiel touristique. Réduire ces risques aura un impact positif sur l’activité économique et sociale.
A ce jour le personnel a déjà été engagé ainsi que les experts techniques. Les achats d’équipement sont en cours et les comités départementaux ont déjà été établis. Par ailleurs la campagne d’éducation publique a été lancée. Le projet est planifié sur trois années.